mardi 23 février 2010

Ceci n'est pas une pipe!!!!




Certains anti-fumeurs sont de fins génis.....

dimanche 7 février 2010

Huppert side of the moon



Rien ne vaut le changement.

Après Ariane jeudi, j'ai vu Isabelle vendredi.

Intense activité culturelle ces temps-ci.







Un spectacle attendu. Isabelle Huppert dans le rôle de Blanche Du Bois. Mais dans une adaptation - signée Wajdi Mouawad - tellement libre du texte de Tennessee Williams que les ayants droit ont refusé que le titre original soit utilisé.

C'est donc sous le titre "Un tramway" que Warlikowski a mis en scène la tragique histoire rendue célèbre par le film d'Elia Kazan avec Marlon Brando et Viviane Leigh dans les rôles titres.



Loin du militantisme d'Ariane Mnouchkine, on est ici sur la scène parisienne version Inrock et Libé, la branchouille Paris-Berlin-Tokyo-New York.

Les décors et les costumes sont froids, designs, soignés, acidulés.....symboles d'un monde tellement égocentrique et suffisant qu'il pourrait lutter seul contre le réchauffement climatique si la chaleur humaine en était la cause.

Isabelle Huppert exhibe son talent et ses robes avec fierté. Une pointe d'arrogance et une once d'hystérie qui semblent nous dire : "Regarde bien, toi, à quel point je sais tout faire ! A quel point tu m'indiffères. A quel point je n'ai besoin de personne."

Mais malheureusement, Blanche est un personnage qui doit être fragile pour être authentique. Isabelle n'étant pas fragile, elle en est moins aimable.

Ce spectacle donne parfois le sentiment de vivre dans une époque tristement arrogante. Une époque où certains ont perdu, à mesure que gonflait leur orgueil, le sens du tragique et de la condition humaine. Mais c'est paradoxalement dans la démesure que l'on montre immanquablement ses limites et que l'on finit par s'abaisser.

"Mademoiselle, s'il vous plaît ! Mademoiselle Huppert !"

"Un peu d'indifférence, une pointe de sprezzatura, plus de désinvolture en somme !

Soyez insouciante, tenez....soyez italienne comme Fellini et vous serez parfaite.

Ou comme le disait, parait-il, Pagnol : "Dans la vie, ma chère, l'essentiel c'est de s'en foutre.""



"De s'en foutre, certes ! Mais sous le plafond de l'Odéon !
Vieux con !"








samedi 6 février 2010

Mnouchkine à la cartoucherie, c'est l'île Hoste à Paris !

Il y a d'étranges coïncidences.
Ne sont-elles d'ailleurs jamais que cela ?















Donc, invité à aller voir le dernier Mnouchkine, je débarque jeudi soir à la cartoucherie sans rien savoir du spectacle que j'allais voir.
Comme toujours chez Ariane Mnouchkine, le spectacle est total. Et il nous saisit dès l'entrée, dans l'effacement des frontières entre la scène et la ville, entre le public et les comédiens, là où boire un verre au bar, c'est déjà être dans le décor.















Mais quel est donc le thème de ce nouveau spectacle ?

La trame narrative est basée sur un roman posthume de Jules Verne intitulé "Les naufragés du Jonathan" que Ariane Mnouchkine et sa complice Hélène Cixous ont rebaptisé pour l'occasion "Les naufragés du fol espoir".

L'illustration dans l'entrée reprend d'ailleurs l'iconographie classique des romans illustrés de Jules Verne :
































Après le naufrage sur l'île Hoste, les passagers seront confrontés aux difficultés que comporte toujours le passage du rêve à la réalité, de l'utopie à la société réelle, mobilisant dans l'adversité toutes les idéologies socialistes, communistes et anarchistes de la fin du XIX ème siècle. On est à la Belle époque, on confond encore le progrès technique et le progrès moral comme si l'un impliquait fatalement l'autre. Le XXème siècle et son bain de sang nous auront au moins guéri de cette idée naïve.
Mais je m'égare....revenons à nos moutons de Panurge.

Les dispositifs narratifs, inventés pour l'occasion par la troupe du théâtre du soleil, sont nombreux et astucieux. L'histoire est racontée sous la forme du tournage d'un film effectué en 1914 dans un cabaret sur les bords de la Marne. Ainsi les scènes de tournage permettent de multiplier les niveaux de lecture : l'histoire de Jules Verne en fond et, au premier plan, la guerre mondiale qui approche, l'assassinat de Jaurès.

Tiens, j'y pense alors je ne résiste pas :





Mnouchkine nous suggère alors un lien entre toutes ces trames narratives : l'échec de l'utopie dans le carnage, l'échec de la fraternité dans la guerre.

Trente-cinq comédiens sur scène, 3h50 de spectacle, des poulies, des cordes, des décors qui montent au ciel, la neige, la glace et le vent comme si vous y étiez, Ariane Mnouchkine a un incontestable talent pour le spectacle vivant.















On peut cependant lui faire deux reproches assez récurrents : tout d'abord le militantisme politique transparent de certains de ses spectacles (Le dernier caravansérail par exemple) est, selon moi, difficilement soluble dans l'art. Le beau ou l'utile, il faut choisir et je me range ici à l'avis de Théophile Gautier qui, dans la préface de son livre "Mademoiselle de Maupin", écrivit :" Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid".
(Opinion discutable mais ce serait un peu long).

L'autre reproche récurrent vis-à-vis de Mnouchkine, c'est la faiblesse du texte. Ariane Mnouchkine n'est jamais meilleure que lorsqu'un texte solide lui donne une armature, comme ce fut le cas pour la trilogie des Atrides il y a longtemps déjà.

Enfin, c'était globalement un bon spectacle et il ne faut pas bouder son plaisir.

Mais quelle ne fut pas ma surprise en rentrant chez moi de constater que j'avais des amis à Ushuaia !

Juste en face de l'île Hoste.

mercredi 3 février 2010

Le noir et blanc, ça soulage !













Puisque la pâleur se voit,
autant neutraliser dans le noir et blanc,
les variations de la carnation.














Mais qui êtes-vous Polly Maggoo ?